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LES ARTISTES SE JOUENT DES MARQUES

Les marques s’étant banalisées avec le développement de la société industrielle, font désormais partie intégrante de notre culture. Les artistes s’inspirent du monde qui les entoure et les ont donc naturellement intégrées et exploitées dans leurs productions, bien qu’elles aient longtemps été jugées « indignes Â» d’être mêlées à l’art.  Les marques deviennent ainsi un nouveau matériau et une véritable source d’inspiration pour les artistes: parfois parce qu’elles font simplement partie du paysage, mais le plus souvent pour la qualité plastique des logos (couleur, forme…) mais également pour les valeurs et les idéaux qu’elles sont censées représenter. Certains artistes, parmi les cubistes ou les nouveaux réalistes, les utilisent sans arrière-pensée critique et sans agressivité à leur égard mais très souvent, les marques sont le symbole d’une société bassement matérialiste et ultra-consumériste. Clandestines ou officielles, beaucoup d’œuvres dénoncent la consommation à outrance. Au fil des dernières décennies, nombreux sont les artistes à s’être intéressés au rôle et à la place des marques dans notre société, en les intégrant dans leurs travaux de manière de plus en plus centrale.

 

 

LES MARQUES COMME REPERE GEOGRAPHIQUE, TEMPOREL, SOCIAL: RECHERCHE DE REALISME

Les artistes utilisent les marques dans leurs Å“uvres avant même la naissance du Pop art. Leur utilisation varie dans le temps : au départ, la marque est un repère géographique ou temporel. Ainsi, quand Manet fait figurer la bière Bass dans son Å“uvre Un Bar aux folies bergères, (1) Un bar des Folies bergères, Manet, courtauld.ac.uk il montre la diversité sociale de la population qui fréquente le lieu et rend compte de la modernité de ce café-concert en vogue. Plus tard, les marques donnent un aspect réaliste à l’œuvre, ainsi Hergé les utilise dans Tintin  pour ancrer son personnage dans la réalité. La représentation réaliste d’une ville par exemple, ne peut se faire sans que l’on aperçoive une enseigne, une marque. Dans le tableau Portrait of Orleans d’Edward Hopper, (2) Portrait of Orleans, Edward Hopper, Pinterest.com la marque ESSO est essentielle : sa présence s’explique par cette recherche de réalisme et incarne l’urbanisation qui envahit la campagne.

LE POP ART

Après les désastres et les privations de la Seconde Guerre Mondiale, L’Europe et les Etats Unis connaissent une période de forte croissance économique. La publicité et les médias s’imposent de plus en plus. Le Pop Art nait à ce moment-là, dans cette profusion de marchandises et d’images. C’est un mouvement artistique qui a émergé au milieu des années 50 en Grande-Bretagne et en parallèle vers la fin des années 50 aux États-Unis. Le pop art s’inspire de la culture populaire d’où ce nom. Le Pop art est l'un des mouvements artistique principaux du 20ème siècle. Caractérisé par des thèmes et des techniques tirés de la culture de masse populaire, tels que la publicité, les bandes dessinées et les objets culturels mondains. Ainsi dans le célèbre collage Just what is that makes today’s homes so different, so appealing? , (3) Just what is, Richard Hamilton, kunsthalle-tuebingen.de l’artiste anglais Richard Hamilton rassemble des matériaux hétéroclites prélevés dans la presse et les annonces commerciales. L’ensemble décrit un intérieur envahi par les symboles de la société de consommation où le culte du corps et le confort matériel s’affirment comme valeurs dominantes. Aux Etats Unis, James Rosenquist combine et reproduit sur la toile des images promotionnelles. Pour l’œuvre I Love you with my Ford, (4) I Love you with my Ford, James Rosenquist, guggenheim.org dont le titre ressemble à un slogan publicitaire, il divise l’espace en trois parties : l’avant d’une Ford, le profil d’une femme et un gros plan sur des spaghettis à la bolognaise. Comme dans une publicité, l’artiste donne une vision stéréotypée et réductive de la société américaine. Le peintre américain Mel Ramos joue avec le stéréotype de la femme-objet dans les réclames. Dans la série des Pin-Up, les femmes sont chosifiées, jeunes, nues, souriantes et servent de présentoir à des produits surdimensionnés. (5) Maduro Maid, Mel Ramos, actuart.org, (6) Lola Cola, Mel Ramos, artsper.com Le Pop Art permet à des objets triviaux, comme des boîtes de soupe ou des paquets de lessive par exemple leur permettant ainsi d’accéder au rang d’icônes. Pour les représenter, Andy Warhol s’inspire des affiches publicitaires. (7) Campbell's Soup Cans, Andy Warhol, moma.org  Le motif est répété, associé à une palette colorée et dynamique. Le rendu rivalise ainsi avec la publicité.

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